Sunday, May 12, 2024

Contraception définitive : pourquoi j'ai décidé de me faire stériliser ?


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Parce qu’elles ne supportent plus la pilule, que le stérilet n’est pas pour elles ou car elles souhaitent s’affranchir une fois pour toute de contraception, certaines femmes optent pour la contraception définitive. Le point sur les différentes méthodes avec le Dr Sergine Heckel, gynécologue, et le témoignage de deux mamans.



Des motivations diverses


Le docteur Sergine Heckel, gynécologue au CHU St Joseph-St Luc (Lyon), pratique en moyenne 8 interventions de contraception définitive par semaine. Un chiffre qui tend à augmenter d’année en année, même si l’on est encore loin du Royaume-Uni où 50% des couples de plus de 40 ans ont opté pour cette solution- contre seulement 1,8% en France. 


« La technique Essure existe depuis 2002, et est remboursée depuis 2005. Elle a fait ses preuves en terme d’efficacité et d’innocuité, et fait l’objet, entre femmes, d’un très bon bouche-à-oreille », observe le Dr Heckel.


Parmi ses patientes qui sautent le pas, la gynécologue décrit deux typologies : la femme de plus de 40 ans qui souhaite s’affranchir de la contraception, ne veut plus ingurgiter des hormones en continu et recherche une solution plus naturelle mais 100% sûre. La contraception définitive est alors un choix de vie : elles ne veulent plus d’enfant, la page de la maternité est tournée, dans leur corps aussi.



D’autres femmes, souvent plus jeunes, optent pour la contraception définitive à défaut d’une contraception classique efficace ou sans effets secondaires. Beaucoup ne supportent plus la pilule, le stérilet, et l’usage du préservatif est comme une épée de Damoclès avec le risque d’une grossesse non désirée.



Une pratique strictement encadrée


Depuis 2001, la loi autorise toute personne majeure qui en fait la demande à se faire stériliser. Mais parce qu’il s’agit de procédures irréversibles, un délai de réflexion de 4 mois est imposé pour laisser à la patiente le temps de murir sa décision. En pratique cependant, bien des gynécologues demeurent frileux à pratiquer cette stérilisation tubaire - et peuvent refuser de le faire, conformément à la clause de conscience stipulée dans la loi. 


« La loi est toute récente, et c’est aussi une question de mentalités. Il faudra attendre une génération pour que la contraception définitive entre dans les mœurs», analyse la gynécologue Sergine Heckel qui pour sa part, fait bien attention a ce que ses patientes aient réellement fait le deuil de la maternité.



En pratique : La ligature des trompes


Le principe : cette méthode consiste à ligaturer, c’est-à-dire « boucher » les trompes de Fallope (par lesquelles transitent les spermatozoïdes vers l’ovule).



Le déroulement : l’intervention se fait sous anesthésie générale, par coelioscopievia une petite incision au niveau du nombril. A travers deux autres incisions pratiquées de chaque côté du pubis, le médecin va poser un clip au niveau de chaque trompe ou bien coaguler puis « couper » les trompes. L’hospitalisation dure généralement 48 heures, avec un arrêt de travail de 2 à 7 jours.


Les effets secondaires et les risques : il y a d’abord les risques liés à l’anesthésie générale, ses effets secondaires (nausées, somnolence, vomissements). Viennent ensuite les effets secondaires de la coelioscopie (douleurs en raison du gaz injecté), et de possibles complications sur les plaies.


Efficacité : une étude a montré qu’il existait un risque de 1,8 grossesse sur 1000 à 10 ans. La méthode n’est donc pas efficace à 100%. La ligature des trompes est irréversible.



Coût : la méthode est entièrement prise en charge par l’assurance maladie.



En pratique : La méthode Essure


Le principe : cette méthode consiste à placer de petits implants dans les trompes de Fallope. Durant les trois mois suivant la pose, l’organisme forme un tissu conjonctif autour des micro-implants, empêchant ainsi les spermatozoïdes d’atteindre l’ovule.


Déroulement de l’intervention : la pose des implants se fait via le vagin. L’intervention ne nécessite ni anesthésie, ni incision, et se pratique en ambulatoire. Au terme des trois mois, le gynécologue vérifie à l’aide d’une radio la bonne position des implants. Dans l’intervalle, une contraception est nécessaire.


Effets secondaires et risques : on peut ressentir quelques douleurs de règles durant la pose. Chez certaines femmes, ces douleurs peuvent perdurer un jour ou deux jours.



Efficacité : Dans 3 à 5% des cas, il existe un obstacle sur les trompes pour la bonne implantation du dispositif. En dehors de ces cas particuliers, et si l’implant est posé dans les règles de l’art, la méthode est efficace à 100% et irréversible. 


Pour les deux méthodes, on ne fait « que » empêcher la rencontre entre l’ovule et les spermatozoïdes, aucune hormone n’entre en jeu. Les cycles sont toujours présentiel n’y a aucun effet sur la libido, le plaisir sexuel, mais aussi l’humeur, le poids, la peau, la pilosité etc. 



Coût : à partir de 40 ans, Essure est entièrement prise en charge par la caisse d’assurance maladie. Avant, seul l’implant est remboursé.



"Enfin sereine quant à ma contraception", le témoignage de Valérie, 40 ans


« J’ai 40 ans, et trois enfants de 13, 11 et 5 ans. J’ai pratiqué la méthode Essure il y a 2 ans. J’ai fait ce choix suite à un parcours gynécologique un peu chaotique. Entre mes deux dernières grossesses, j’ai en effet fait une grossesse extra-utérine, qui s’est soldée par une trompe et un ovaire en moins. La seule contraception possible pour moi est donc la pilule. 


Or sous pilule classique, je suis tombée enceinte ; cette quatrième grossesse non désirée s’est terminée par une fausse-couche. Afin de ne pas retomber enceinte, j’ai donc été obligée de prendre une pilule surdosée… qui a entraîné un dérèglement hormonal chez moi, avec tous les effets secondaires qui s’en suivent : prise de poids, pilosité, humeur changeante, maux de tête, bouffées de chaleur la nuit, etc… 


N’en pouvant plus, j’ai donc parlé de la méthode Essure à mon gynécologue, qui ne la connaissait pas. Mon mari et moi étions sûrs : nous ne voulions pas d’autres enfants. Depuis, je me sens beaucoup plus libre, je n’ai plus à penser tous les jours à la pilule ni à subir ses effets secondaires, et surtout à craindre une grossesse non désirée. »



Je voudrais le faire… mais mon gynéco m’en a dissuadé, le témoignage de Céline, 35 ans


« J'ai 35 ans, et je suis maman de 3 enfants (9, 5 et 3 ans). Je ne compte plus en avoir, mon choix est ferme et définitif. Après la naissance de mon dernier, j'étais sous Nuvaring, l'anneau contraceptif, je ne voulais pas de stérilet, je ne le supporte pas et la pilule ne me convenait plus (changements d'humeur). 


Cela me convenait, jusqu'à ce que je remarque une baisse de libido. Après avoir attribué cette baisse de libido à la fatigue, au stress, j'ai arrêté de remettre l'anneau et ai constaté que ma libido était bel et bien revenue... 


La solution ultime ma paraît alors la ligature des trompes. Etant parfaitement sûre de mon souhait de ne plus avoir d'enfant, et après en en avoir parlé avec mon mari, j’ai fait part de mon souhait à mon gynécologue. Réponse : « non vous êtes trop jeune, vous vous rendez compte, si vos enfants meurent dans un accident de voiture… 


Bien sûr je ne peux pas vous en empêcher si c'est vraiment ce que vous souhaitez, mais il va falloir ouvrir car ce ne sera pas remboursé par la Sécu sous coelioscopie… » Face à  tant d'arguments négatifs, j'ai capitulé et retenté la pilule sur ses conseils... 


Pilule que je ne supporte pas et qui me rend irritable (et que j'oublie une fois sur deux...), et puis j'en ai assez d'ingurgiter des hormones. Il m'a également conseillé de reparler de solutions avec mon mari et de lui parler de la vasectomie, car "c'est moins compliqué chez un homme". 


Bref, je suis revenue au point de départ, je tiens à ma libido, je tiens à avoir une humeur stable...Je pense que je vais ne plus rien prendre du tout et attendre patiemment mes 39ans pour enfin avoir ma ligature...et faire attention car je n'ai définitivement pas envie qu'unquatrième pointe le bout de son nez. »


Article recueilli sur : https://www.magicmaman.com/,contraception-definitive-pourquoi-j-ai-decide-de-me-faire-steriliser,948,2041716.asp


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